La Closerie du Morier (1 ha) - Indre-et-Loire

Historique

La Closerie du Morier, mentionné sur les cartes de Cassini (1745 à 1748) et sur le terrier de l’abbaye de Saint-Julien (1761) , s’ouvre sur les champs par les quatre points cardinaux. Elle doit son nom au ver à soie et à l’arbre, le murier qui le nourrit. La façade nord est datée du milieu du XVIIe. La façade sud, plus raffinée donne sur un jardin régulier déjà présent sur la carte de la paroisse de Fondettes de 1780.
Ce dessin modeste de quatre carrés, un tilleul centenaire qui trône majestueusement dans la cour nord, et une allée solennelle de noyers, conjugués à notre passion pour les jardins, titillent notre imaginaire pour offrir un écrin à ce lieu qui n’aspire qu’à renaitre.
Un week-end en amoureux au prieuré d’Orsan puis une formation auprès du propriétaire des lieux, Mr TARAVELLA , nous ont donné les « autorisations » morales et techniques indispensables pour concrétiser notre imaginaire.
Alors, à l’aide d’une bibliothèque fournie de plus de 150 livres sur les jardins et sous la protection de Saint Fiacre, nous nous sommes lancés dans cette très belle aventure, sans doute un peu inconscient de l’ampleur des défis à relever.
A partir de ce travail, les jardins sont restés au cœur de notre attention pour que leur conception et leur réalisation viennent jouer avec l’architecture de la Closerie.
Qu’avions-nous ? : des murs d’enceinte au ¾ effondrés, un amas de barbelés, de clôtures qui enfermaient poules, moutons et canards, un très vieux tilleul, trois figuiers majestueux, quelques arbres fruitiers fatiguées, une allée solennelle de noyers, et deux cabanes en ruine.
Qui dit Closerie, dit « Hortus Conclusus » et il était inconcevable de ne pas relever ces murs en moellons aux trois quarts effondrés. La propriété était naturellement axée sur les quatre points cardinaux. Notre premier travail a constitué à réouvrir les portes et les grilles condamnées par l’ancien propriétaire pour que la lumière traverse sans retenue, à refaire les parterres du jardin régulier, à planter des haies de charmes. Par la suite le terrain de tennis qui trônait comme une hernie, s’est vu transformé en potager et les chambres en jardin symbolique. Autrement dit après avoir observé et analysé l’existant, recherché dans les archives et la littérature et négocié avec notre imaginaire plus que fertile, les verbes dessiner, nettoyer, arracher, creuser, reconstruire, bâtir sont devenus notre quotidien et la déchèterie, pour un temps long, notre plus grande amie.
Comme le dit Thérèse GOUSSET, « le souvenir inconscient du jardin perdu, de l’Eden, incite » l’homme « à essayer de se recréer un semblant de Paradis, à sa mesure et à son image, à l’aide de la moindre parcelle de terre dont il peut disposer ».
Faire un jardin, c’est rechercher cette parcelle d’éternité, et pour cela c’est, dans un premier temps, partir à la recherche d’un fil rouge, un lien qui conduirait le regard et l’âme du promeneur. Le nôtre, a été de mettre en scène ce que nous aimions et particulièrement l’histoire et l’évolution des jardins en Touraine qui se décline du naturel au jardin régulier. Ainsi les 7 espaces soulignés par des allées et des haies de charmes relèvent d’inspirations différentes.
 La nature : le sous-bois
 L’Inspiration médiévale : Le jardin clos : Jardin des simples (plantes aromatiques et médicinales)
 L’Inspiration renaissance : Le potager et le jardin d’eau :
 L’Inspiration 17 -ème : les jardins réguliers des cours Nord et Sud, carrés de l’allée des noyers
 L’inspiration plus spirituelle et philosophique : Le jardin symbolique
 Inspiration monastique : le verger