JARDINS PHILOSOPHIQUES DE LOMBARDIE (6 ha) - Oise

JARDINS PHILOSOPHIQUES DE LOMBARDIE
JARDINS PHILOSOPHIQUES DE LOMBARDIE
JARDINS PHILOSOPHIQUES DE LOMBARDIE
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JARDINS PHILOSOPHIQUES DE LOMBARDIE

Propriétaire(s)

Le Professeur et Mme Stéphane RIALS

Téléphone

000000000

E-mail

courrier@stephanerials.fr

Adresse

51 place de l'Eglise

Code Postal

60250

Ville

Hondainville

Département

Oise

Site Internet

http://www.jardinsdelombardie.fr

Description

Au pied d'une église inscrite à l'inventaire et d'une maison lanterne construite entre 1767 et 1770 pour être le nouvel hôtel presbytéral du lieu - parfaitement documentée puisque vendue comme bien national en l’an VI -, les jardins de Lombardie sont de vastes jardins philosophiques architecturés - formels si l'on préfère, des jardins ordonnés à l'intelligible plus qu'au sensible, des jardin du disegno, du dessin et du dessein, du concept, ne consentant au sensible, à la profusion de la couleur, que des feuillages d'automne remarquables par leur abondance et leur diversité.
La clef philosophique principale de leur interprétation est donnée par l'obélisque de 25 pieds de haut qui est implanté au milieu de la perspective qui semble s'imposer au début de la visite – obélisque dédié à Leibniz dont le nom est gravé dans la pierre accompagné des deux mots Monadologie et Théodicée qui tiennent une place centrale dans son système.
Les monades sont des unités spirituelles distinctes exprimant le monde sur le mode partiel d'une perspective et ordonnées aux autres monades selon une harmonie préétablie. La monadologie est ce système. La théodicée dit qu'il est le meilleur qui puisse être. Seul le dieu – un dieu ici jardinier, mais qui ne saurait être le jardinier humain lui-même… – connaît la totalité dont il a assuré l'heureux montage. A Lombardie, les nombreuses salles vertes forment autant de monades et le système de leurs perspectives, toutes spécifiques mais constituant, on peut l'espérer, une totalité satisfaisante, se veut l'humble représentation de l'universelle monadologie.
Ce propos d'expression de la totalité se retrouve dans le recours au thème humaniste du locus amoenus : Lombardie prétend apaiser l'âme par l'expression stylisée de la totalité du monde – opposition du monde civilisé et du monde sauvage, mise en place des grandes composantes du monde (la mer sous la forme d'étangs, la montagne réduite au vertugadin, l'eau qui dort dans les étangs et l'eau qui court, dévalant la modeste cascade…), etc.
Les jardins sont enfin ordonnés autour d'un troisième grand récit, celui du Vendredi Saint, non pas proféré lors de la visite, mais qui attire à lui et constitue en système le jeu des noms innombrables des objets végétaux et des lieux de Lombardie : l'on finit en effet par comprendre qu'ils sont structurés selon trois grandes croix – celle du mauvais larron, qui est bien entendu la plus belle, autour de l'obélisque, exprimant l'orgueil du monde, celle du bon larron, qui est la plus simple et s'étire entre le verger et le marais, celle du milieu dont on comprend quel est son sens en relevant qu'en sa plus longue barre, de deux cent cinquante mètres, elle prend son origine dans la perspective des anges, et est ultimement ordonnée, hors de l’espace physique du jardin [extériorité pouvant être analysée dans les termes d'une théologie négative], au clocher de l'Eglise symbolisant la Jérusalem céleste. C’est bien dans l’esprit de cette signification suprême que plusieurs ensembles de topiaires sont nommés dans le jardin : la Sainte Trinité, les deux Tables de la Loi [les dix commandements], les douze apôtres, les sept péchés capitaux, les sept vertus, les Béatitudes, la déchirure du voile du Temple, etc. ; de même le sont des lieux ou chemins ou ponts - le Chemin de Damas, la route d'Emmaüs, l'Allée de la Première Alliance, le Pont de la Passion, etc.
Les jardins de Lombardie comportent quelques éléments architecturés et de fort modestes fabriques, de très nombreux ensembles de topiaire de charmes, d'ifs et de buis, une palissade de tilleuls, ainsi que des jeux d'eau – étangs, ruisseaux [les deux cours du Lombardie], canaux et cascade. Ils sont prolongés par deux espaces sauvages dans le marais [l’abbaye aux Hommes, où se tiennent les béliers, et l’abbaye aux Dames, où les brebis vivent en compagnie du premier bélier]. Quelques rosiers ou buissons fleuris ne font pas de Lombardie un jardin fleuri. Un verger structuré de dizaines d'espèces anciennes présente un certain agrément. Surtout, une collection d'arbres, assez importante, parvenus pour beaucoup, après vingt-cinq ou trente ans, à maturité – notamment érables variés, tulipiers, liquidambars, cyprès chauves… –, offre de belles couleurs du 10 octobre au 10 novembre.
Quoi qu'il en soit, Lombardie est un jardin de l'esprit et non des sens - un jardin tentant de se tenir au plus près de l'Idée pure du jardin, si l'on veut, ou encore, pour ceux qui préfèrent, selon une longue tradition de la théorie des arts, puiser leur lexique dans l'art oratoire que dans celui, concurrent, de la dialectique [platonicienne], un jardin de la dispositio/taxis et non de l'elocutio/lexis ; je le souligne afin que nul qui viendrait ne fût déçu, les amateurs de jardins intelligibles, inévitablement plus austères que les jardins fleuris, n'étant pas les plus nombreux.

Caractérisation du jardin = certains, hâtivement, évoquent un jardin français à cause des topiaires ; d'autre un jardin paysager anglais ; ni l'une ni l'autre qualification ne convient - jardin italianisant a parfois été risqué de façon plus adaptée peut-être ; toutefois, sous certains aspects, le jardin emprunte à diverses traditions jardinières, voire utilise des techniques identifiées = la perspective mouvementée ainsi doit, mais humblement, à une audace de Le Nôtre - le décentrement de la perspective par rapport au regard supposé souverain des maîtres du lieu en leur maison [à Chantilly ainsi] - et aussi à un subterfuge du landscape gardening tardif de l'âge tory, alors que la modeste fortune des créateurs de jardin leur interdisait la maîtrise d'un espace considérable, comme à l'âge précédent du jardin Whig ; alors, faute de pouvoir bâtir, par exemple, un clocher dans leur assez étroit espace, ils allaient le chercher à l'extérieur et l'incluaient fictivement, par la vue, dans leur jardin - c'est ici le cas de "la Jérusalem céleste", qui est l'église du village, extérieure bien entendu aux murs du presbytère...

Eléments remarquables

Pont, Cascade.

Historique

Hondainville, bourg modeste situé au pied du massif de Clermont, à l'orée de la forêt de Hez-Froidmont, et au bord des marais de la moyenne vallée du Thérain, traversé d'ailleurs par les rameaux du Lombardie, affluent de cette rivière, abrite des jardins d'agrément utilisant la présence de l'eau depuis le XVIIe siècle au moins [laquelle favorisa aussi, anciennement et durablement, comme dans toute la vallée, une activité industrielle diversifiée, entièrement détruite dans le dernier quart du siècle dernier, mais dont demeurent de très beaux vestiges intéressant en particulier l'habitat ouvrier] ; le mieux documenté de ces jardins dans le passé [par le plan de la seigneurie, vers 1740, mais il fut certainement amélioré encore par le conseiller de Grand'Chambre Bourgevin Vialart de Saint-Morys, dernier seigneur d'Hondainville, fameux collectionneur de dessins et homme de goût] est celui du château de la vallée, détruit sous la Révolution après avoir servi de prison au moment de la loi des Suspects, et reconstruit sous la Monarchie de Juillet, au milieu d'un jardin paysager dans l'esprit du milieu du XIXe, moins ambitieux que le jardin du milieu du XVIIIe, lequel était partiellement français et comportait aussi un agencement géométrique d'allées et de bosquets ; un autre jardin d'un grand intérêt fut aménagé au château haut, dit de Saint-Aignan, au milieu du XIXe siècle ; parmi les bois, remarquables par leurs essences [de nombreux pins Laricio en particulier, dont certains dominent toujours la vallée] créés par le dernier Saint-Morys, entre son retour d'émigration en 1803 et sa mort en duel en 1817, le Comte de Luçay, maître des requêtes au Conseil d'Etat et historien de très bonne qualité, aménagea un système hydraulique élaboré, qui faisait monter l'eau du Thérain jusqu'en haut de la raide colline, et la faisait descendre au fil de plusieurs bassins dont les restes demeurent bien visibles C'est dans la fidélité à ce glorieux passé jardinier du lieu que les jardins de Lombardie ont été créés à partir de 1989 dans les marais de la moyenne vallée du Thérain. La surface actuelle a été obtenue par six acquisitions successives ayant porté progressivement le jardin de moins de cinq mille mètre carrés à six hectares et demi. La conception du jardin a donc dû se faire prospective afin qu'un suffisant sentiment d'unité ne soit pas rendu impossible par le caractère segmenté de la démarche. Le jeu des perspectives, la dominante des topiaires de charmes [plus de mille deux cents charmes taillés], associées à de nombreuses topiaires d'ifs et de buis, l'omniprésence de l'eau, assurent une telle unité d'un point de vue strictement sensible, qui n'est donc pas celui qu'il faut ici privilégier. Mais c'est surtout en tant que jardins multinarratifs, intriquant plusieurs récits spéculairement unis les uns aux autres que les jardins de Lombardie trouvent une unité supérieure, d'ordre donc intelligible, manifestant ainsi par leur composition la puissante et fondamentale unité du divers.

Informations Pratiques

Ouverture

2022 / quatre à six visites guidées gratuites d'août à octobre, le samedi ou le dimanche de quatre heures à six heures de l'après-midi, les dates et heures précises seront indiquées sur le site du jardin [ https://www.jardinsdelombardie.fr ] autour du 15 juillet, en fonction en particulier des perspectives "sanitaires" et des contraintes pesant sur ceux qui ouvrent leur jardin à la visite, et aussi bien sûr de l'avancement des tailles ; il suffira de manifester son intention par un mot adressé à courrier@stephanerials.fr ; le nombre de visiteurs est limité à huit par visites ; les circonstances du temps interdisent de mettre des commodités à la disposition des visiteurs

Tarif(s)

visite gratuite

Type(s) de visite

Visite guidée, Uniquement sur Rdv.

Durée de visite

environ deux heures

Accès

Consulter le plan

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